Quoi de neuf ?

Entretien avec Michelle Daveluy

May 18, 2023 Les cafés du CREFO Season 4 Episode 1
Quoi de neuf ?
Entretien avec Michelle Daveluy
Show Notes Transcript

Dans cet épisode, Monica Heller, professeure émérite à l'Université de Toronto et membre du CREFO rencontre Michelle Daveluy, professeure titulaire  au Département d'anthropologie à l'Université Laval à Québec. 

Michelle Daveluy est professeure titulaire au Département d’anthropologie de l’Université Laval à Québec. Fascinée par les langues, elle a pensé devenir interprète pour pouvoir subvenir à ses besoins tout en voyageant. Puis, elle a découvert la sociolinguistique et l’anthropologie du langage. Dans ce cadre, elle a commencé par étudier le français parlé (à Montréal) puis le trilinguisme au Nunavik. Hors-Québec, elle s’est intéressée au Nunavut et aux enjeux langagiers en milieu de travail, dans la Marine canadienne plus précisément. En mer, elle en est venue à penser les dynamiques langagières au-delà des frontières, en mouvement et dans la durée. Elle s’intéresse donc maintenant aux franco-mobiles, dont ceux qui parcourent le Canada pour travailler dans l’industrie du pétrole.

Joey [00:00:00] Dans cet épisode, Monica Heller, membre du CREFO, rencontre Michelle Daveluy, professeure titulaire à l'Université Laval. 

Michelle [00:00:07] C'est une opportunité pour les jeunes d'apprendre sur l'anthropologie actuelle contemporaine, ce que les anthropologues font maintenant en français, puis il y a relativement peu d'occasions pour que ça se fasse en français. 

Joey [00:00:23] Bienvenue à Quoi de neuf? 

Monica [00:00:41] Bonjour tout le monde. Je suis Monica Heller, professeure au CREFO. Et aujourd'hui, je rencontre ma collègue Michelle Daveluy. Michelle est professeure titulaire au Département d'anthropologie à l'Université Laval à Québec. Spécialiste de l'anthropologie linguistique, elle a été présidente de la Société canadienne d'anthropologie, qu'on va dorénavant appeler CASCA, Canadian Anthropology Society, Société canadienne d'anthropologie. Elle été présidente de 2003 à 2004. Actuellement, et la raison pour laquelle on se rencontre, elle est l'une des trois coprésidentes avec Sarah Shulist de l'Université Queen's à Kingston et Sameena Mulla de Emory University à Atlanta, du comité de programmation pour un colloque conjoint de la CASCA et de l'American Anthropological Association, AAA ou triple A, qui aura lieu à Toronto du 15 au 19 novembre 2023. Ce colloque réunira les anthropologues de l'Amérique du Nord et au-delà, parce qu'il attire habituellement une forte représentation, entre autres brésilienne, japonaise et européenne. Nous parlerons aujourd'hui de ce colloque, de l'intérêt qu'il peut représenter pour ceux et celles qui nous écoutent, ainsi que des défis d'organiser un colloque conjoint sur sol canadien qui respecte la place du français, les relations avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits, l'importance de l'espagnol pour les anthropologues aux États-Unis et le plurilinguisme de l'anthropologie mondiale dans un contexte où, comme c'est le cas pour bien d'autres disciplines, la majorité du savoir anthropologique est produite en anglais. Donc commençons avec ce colloque Michelle, pourrais-tu nous expliquer la nature de ce colloque? 

Michelle [00:02:27] Avec plaisir! D'ailleurs merci de votre accueil, puis de nous avoir fait une invitation au comité pour pouvoir parler de ce que constitue notre travail. C'est très apprécié. Alors le colloque comme tel fait état de la diversité de la pratique anthropologique dans différents pays. C'est diversifier la pratique de l'anthropologie selon le pays dans lequel on en pratique. Donc aux États-Unis, l'anthropologie se décline en sous-disciplines, en cinq sous-disciplines : l'anthropologie culturelle, l'anthropologie linguistique, l'anthropologie biologique, l'archéologie et l'anthropologie appliquée. Donc, déjà là, dans la pratique anthropologique à l'américaine, il y a une diversité dans les façons de faire. Comparativement, au sein de la CASCA, la Société canadienne d'anthropologie, c'est une association qui regroupe principalement des anthropologues socioculturels. Au Canada, par exemple, les archéologues ont leur propre association. Donc, faire un colloque conjoint, c'est une occasion de voir et d'entendre des collègues qui pratiquent une anthropologie de différentes perspectives au sein de leur propre association. Puis par ailleurs, quand on pense, on dit toujours l'Association américaine d'anthropologie puis l'Association canadienne d'anthropologie, mais il n'est pas nécessaire d'être citoyen canadien ou américain, ou même d'être affilié à une institution américaine ou canadienne pour faire partie de l'une ou l'autre de ces associations. Donc, il y a des gens qui viennent de partout dans le monde, qui font partie de chacune de ces associations-là. Mais on ne se cachera pas que le triple A, l'Association américaine, attire des gens de partout dans le monde, peut-être plus que la Société canadienne d'anthropologie. 

Monica [00:04:22] Parce que, pardons je te coupe un peu, mais en fait, si ma mémoire est bonne, le colloque de l'Association américaine, dans un sens, a déjà dans le passé fait un peu office de rencontres globales. C'est normalement le plus grand colloque d'anthropologie dans le monde, non? 

Michelle [00:04:42] Pendant longtemps, c'est ce qu'on a dit et c'est ce qui se passait. Mais bon, depuis la pandémie, tout a changé et on est toujours prudent parce qu'on peut se targuer d'être le plus grand colloque, mais à ce compte-là, la CASCA est la plus grande association d'anthropologie canadienne. Donc, dans ce concours de qui est le plus grand, je pense qu'il faut qu'on soit prudent. Mais il n'en reste pas moins que c'est un colloque qui réunit des centaines et des centaines d'anthropologues. Il y a des milliers de membres à l'association américaine, mais pour certains membres, pour certains anthropologues, c'est un désavantage que de faire un colloque conjoint avec une si grande association. Alors oui, je suis d'accord avec toi, l'Association américaine d'anthropologie c'est une des plus grandes associations. Mais quand on compare ce qui pourrait se faire par exemple dans d'autres pays comme l'Inde ou comme toute l'Asie. Bon, il y a quand même des colloques où il y a des quantités importantes de gens qui se réunissent. Puis bon, on ne veut peut-être pas faire une compétition de cet ordre-là, même si on reconnaît que l'Association américaine d'anthropologie est très grande. Mais il y a des gens pour qui faire un colloque conjoint avec une si grande association, c'est un désavantage parce que plusieurs anthropologues membres de la CASCA sont habitués et apprécient le fait, lorsqu'ils se réunissent annuellement, de connaître et reconnaître tous leurs collègues, ce qui n'est pas le cas quand on participe soit à un colloque du AAA ou quand on organise un colloque conjoint. Mais ça, il faut dire, comme je le disais tantôt, faut dire que la pandémie a changé pas mal tout ça, parce que maintenant, même si on fait un colloque conjoint où il devrait y avoir foule, les gens peuvent maintenant choisir différentes modalités pour y participer. Donc ceux et celles qui sont moins à l'aise avec le fait que ça soit des foules qui se réunissent dans un endroit donné peuvent participer à distance. On choisit la modalité qui nous convient. Puis il va y avoir des sessions et des activités qui sont diffusées en direct, on peut y assister si on le souhaite. Donc ça, c'est comme une nouveauté par rapport à ce colloque conjoint qu'on n'avait pas nécessairement envisagé. 

Monica [00:07:08] Et est-ce que tu dirais que c'est aussi dans un sens plus équitable dans la mesure où ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre un billet d'avion ou une chambre d'hôtel à Toronto. Ils peuvent participer quand même. 

Michelle [00:07:21] Puis, il y a même des gens qui ont des horaires tellement chargés qu'ils ne peuvent pas nécessairement se permettre d'aller passer une semaine ou presque, plusieurs jours, quatre jours, quatre-cinq jours, parce qu'il faut aussi inclure les déplacements, dans une grande ville, mais qui souhaitent quand même se tenir au courant de ce qui s'y fait. Donc, on est vraiment dans une transition, si j'ose dire, dans une nouvelle façon d'organiser des colloques scientifiques. Puis je pense que ça, c'est intéressant de le faire pour maintenant. Mais je suis d'accord avec toi. Je pense que ça, ça contribue à la diversité des profils, des collègues qui vont pouvoir participer à ce colloque parce que justement, les choses ont changé. On a maintenant les moyens de pouvoir participer de différentes façons à ces grands colloques. Mais il n'en reste pas moins qu'il y a quand même certaines frictions entre les grandes associations et les plus petites associations, entre autres la CASCA. La Société canadienne d'anthropologie est une association bilingue. La réflexion sur la langue dans laquelle on pratique l'anthropologie est omniprésente au sein de la CASCA. Les enjeux langagiers font partie de la pratique anthropologique dans cette association, ce qui n'est pas le cas au AAA. L'anglais est présenté comme la langue des anthropologues, sinon de l'anthropologie au sein du AAA. Quand d'autres langues sont d'intérêt, c'est habituellement la langue des personnes avec qui ou à propos de qui on travaille. Donc ce sont souvent des langues qui sont considérées comme étant exotiques ou nécessaires à considérer pour fins de recherche. Au AAA, on a parfois l'impression que les anthropologues font l'impasse sur leur pratique langagière personnelle, leur langue de travail, la langue de l'anthropologie pour eux, c'est l'anglais. 

Monica [00:09:22] Alors, même s'il y a par exemple des collègues au sein du AAA qui sont hispanophones, américains hispanophones, qui travaillent en espagnol ou pas, l'espagnol ne prend pas de place? 

Michelle [00:09:36] Mais ça, je suis toujours un peu... Ça c'est par expérience pour avoir participé à plusieurs activités de la CASCA en carrière et du AAA. C'est toujours... Ça je pense que c'est vraiment quelque chose qui différencie le Canada et les États-Unis, tous les colloques, pardons tous les collègues anthropologues, ça fait des colloques ça, tous les collègues anthropologues avec qui j'ai abordé la question, les collègues qui sont membres du AAA, sont tout à fait indifférents à la question langagière. Ils n'exercent même pas de résistance par rapport au fait que l'espagnol pourrait y occuper une place plus grande. C'est comme s'il y avait une indifférence totale pour eux. Et j'ai entendu des collègues, d'éminents collègues hispanophones, et là c'est qu'ils soient hispanophones américains résidant aux États-Unis, mexicains ou sud-américains, qui ne souhaitent pas...ils ont leurs propres colloques, ils ont leur propre forum où ils peuvent faire la diffusion de leurs travaux en espagnol. Donc quand ils viennent participer au AAA, ils souhaitent le faire dans la langue principale pour être entendus et pour diffuser encore plus largement les résultats de leurs travaux. Donc je suis toujours un peu, je suis typiquement canado-québécoise devant leur réaction, je suis toujours un peu étonnée, mais là je commence à m'y faire. Ce n'est pas en tout cas... et même là, présentement, la présidente du AAA est certainement hispanophone elle-même, mais il n'y a pas de revendication. Ce n'est pas un forum qui est utilisé par les collègues qui sont hispanophones. Donc ça, c'est un peu quelque chose... C'est quelque chose à quoi les Canadiens doivent... il faut qu'on se fasse un peu une carapace par rapport à ça et qu'on n’interprète pas cette stratégie linguistique là de nos collègues comme étant un empêchement de faire ce qui nous nous intéresse. Donc ça, je trouve que ça fait déjà partie du portrait langagier de nos associations multiples. Il n'y a pas une seule façon de gérer la question de la langue dans notre pratique anthropologique. 

Monica [00:12:01] Et donc, pour le colloque, je sais que CASCA a dit nous on va faire ça minimalement bilingue, mais on a aussi parlé de la présence, par exemple, des langues autochtones de la région de Toronto pour les participants, les participantes au colloque. Est-ce qu'il y a eu des discussions?

Michelle [00:12:22] Je te réponds sur deux points. Premièrement, je conclus sur la présence du français. Il y a aucune contestation du statut bilingue de la Société canadienne d'anthropologie dans le cadre du colloque. C'est tout à fait accepté que le français y occupera une place prépondérante. Puis on en reparlera plus en détail tantôt si tu le souhaites. Il n'y a pas de contestation, au contraire, il y a beaucoup de bonne volonté. Où ça accroche un peu, c'est qu’entre la bonne volonté et l'application des fois il y a comme une marge. Donc ça, ça crée parfois un petit peu de tensions. Mais en principe, tout le monde est d'accord. Et dans l'entente entre les deux associations, c'est reconnu que la CASCA est une association bilingue où l'anglais, le français ont une place importante respective. En ce qui concerne la question de la présence et de la représentation des autochtones dans le cadre du colloque, ça c'est un enjeu de friction dans la mesure où les deux associations, puis je dirais les deux pays, ne sont pas nécessairement au même point dans leurs relations avec les collègues autochtones et les groupes où les colloques ont lieu. Donc ça, ça devient comme un petit peu plus compliqué à gérer parce que le AAA, à la demande des collègues autochtones, ont pris la décision de ne plus faire, par exemple, de reconnaissance territoriale jusqu'à ce que les choses soient mieux comprises de part et d'autre. Tandis qu'au Canada, on est vraiment dans une période où, et spécifiquement à Toronto, il y a des protocoles qui sont déjà bien instaurés et que les Premières Nations, les Inuits et les Métis concernés souhaitent voir respecter. Donc ça, c'est un enjeu où il faut forcer une discussion et trouver une voie de passage qui va convenir à toutes les personnes concernées. 

Monica [00:14:27] Est-ce que... Peut-être on pourrait passer un petit peu au contenu du colloque. S'il y a des gens qui participent, peut-être une manière d'aborder ça, c'est par rapport aux thèmes. Le thème que vous avez choisi, c'est le thème de transition. Ça va donner une certaine approche, ou un certain éventail de contributions qui vont traiter de certains débats, certains faits. Est-ce que tu pourrais nous parler un petit peu du genre de débats, du genre de choses qu'on risque de trouver dans le contenu même du colloque? 

Michelle [00:15:07] Oui. Sameena, Sarah et moi, on était réunies à Arlington au siège social de AAA quand on a commencé à réfléchir. On était là pour notre formation en préparation de notre travail au comité et on s'est mis dès lors à réfléchir sur le thème qu'on allait proposer pour le colloque. Puis là, il faut comme reculer un petit peu dans le temps. C'était comme le tout début de la reprise des activités en personne et on s'était franchement, sérieusement questionnées à savoir si c'était absolument nécessaire qu'on se rencontre en personne. Ça a été d'une complication extraordinaire de finir par arriver chacune à bon port. Mais ça nous a influencées dans notre choix de thèmes. On s'est demandé si on voulait jouer dans la pression qui a été exercée pour mettre fin à cette période de transition. Il y avait beaucoup de pression et les gens étaient aussi, entre autres au Canada ou au Québec, les gens étaient fatigués de toutes ces mesures qui encadraient la gestion de la pandémie. Donc, il y avait tout un mouvement puis beaucoup de pression pour qu'on accepte qu'on était passé à une autre époque. On était dans le post-COVID et nous, on s'est dit non, on n'est pas du tout là-dedans. On vient se taper les aéroports bondés où il n'y a pas le personnel pour travailler, où c'est une complication extrême. Donc nous, on a souhaité s'accorder le temps pour continuer à réfléchir à ce que constituent les périodes de transition. Puis pour nous, il y a une grande part de créativité associée aux périodes de transition. On a souhaité porter attention à ce que cette période de transition nous forçait à revoir, nous forçait à quoi on réfléchit dans les périodes de transition. Puis il s'est trouvé que pendant la pandémie, plusieurs parmi nous ont eu beaucoup de temps pour réfléchir. Donc, on a eu cet intérêt pour un peu insister que nous, nous n'étions pas encore rendus au post-quoi que ce soit. Donc on était comme un peu dans la résistance et on se disait non, on va continuer à réfléchir. Et puis évidemment, en réfléchissant, puis comme on essayait de viser un thème qui résonnerait bien dans les deux langues, en français et en anglais, éventuellement on s'est mis à réfléchir à tous les débats liés au préfixe trans-, qui sont importants en anthropologie. Bon, il y a d'une part la transdisciplinarité qui est importante dans plusieurs domaines. Mais en anthropologie, la question des transidentités, la question du transnationalisme et là, je ne vais pas décliner tous les trans- auxquels on a réfléchi. Mais il y a des débats importants qui nous semblaient bien représentés par ce thème général sur les transitions. Donc, on invitait les gens à réfléchir à ces débats et à utiliser le colloque conjoint comme un forum où on pouvait faire des mises au point sur l'état des lieux pour ces différents débats. 

Monica [00:18:23] Et donc, du coup, parce qu'on parlait tantôt du fait qu'en fait l'anthropologie, même à la limite l'anthropologie socioculturelle, comprend plusieurs points de vue, plusieurs points d'entrée, on peut avoir un regard sur le corps, on peut avoir un regard sur la société, on peut avoir un regard sur les pratiques langagières, quelqu'un qui s'intéresse pas forcément à l'anthropologie comme discipline, mais justement à toutes les questions de transition liées aux changements que la pandémie aurait apporté dans nos sociétés. Un regard du type anthropologique sur ces questions pourrait apprendre quoi? 

Michelle [00:19:00] Un regard multiple, ça nous permet de nous déstabiliser dans nos propres certitudes, Donc, en ayant des points de vue qui proviennent d'horizons variés, on se trouve à élargir notre propre perspective sur un sujet qu'on traite peut-être depuis des années, des décennies et qui là, tout à coup doit être, doit prendre en considération des points de vue plus diversifiés. Puis, on le voit justement dans les enjeux liés à la prise en considération des perspectives autochtones. Il y a eu une grande époque où la perspective des femmes était très importante, devait faire sa place. Là, il faut continuer à pousser dans cette avenue-là, il faut maintenir la présence de la perspective des femmes. Mais déjà, la question de transidentité nous oblige à revoir peut-être une perspective qui était nécessaire à intégrer à un certain moment donné mais là il faut, en soi, se poser des questions sur quelle est notre position en représentant les femmes, est-ce que nous représentons les humains dans leur diversité? Et non le débat sur le rapport au corps, sur le rapport à l'identité, nous demande que, peut-être, il faut trouver aussi un nouveau vocabulaire pour pouvoir représenter des perspectives variées sur des enjeux donnés, mais sans plaquer déjà des points de vue qui sont ceux qu'on a intégrés au fur et à mesure dans notre discipline. Donc, c'est comme... c'est la gestion de la diversité des points de vue que ça nous permet de toujours continuer à ne pas se convaincre qu'on a compris. Parce que finalement, moi je pense que c'est ce qu'on fait en anthropologie, toujours rester à l'affût de comment ce qu'on pense qu'on a compris est perçu par autrui. 

Monica [00:21:03] Et donc justement, j'allais dire que c'est une contribution que l'anthropologie veut donner, donne à des questions qui sont finalement des questions de débat public. La question des identités, les questions de la gestion de la société supposément post pandémie, donc il y a aussi ce que ce colloque pourrait représenter pour la politique publique, pour les débats de société, non? 

Michelle [00:21:34] Certainement. Et comme il y a plusieurs comités, puis il y a plusieurs types d'activités qui sont proposées dans le cadre d'un colloque conjoint comme ça. Il y a plusieurs appels de contributions, puis il y a déjà le premier appel qui est conclu. Donc, on sait que le thème a été très très bien reçu. Il y a eu des propositions de sessions d'une qualité remarquable. Donc les coprésidentes du comité sont très à l'aise avec leur proposition de thèmes et sont tout à fait confiantes qu'il va y avoir des débats importants. Et bon, il y a un deuxième appel où... le AAA est organisé en sections, chacune des sections va faire des propositions, le comité scientifique de la CASCA va faire des propositions aussi. Il y aura des sessions qu'on appelle des sessions sur invitation. Et il y a aussi le fameux comité local d'organisation du colloque qui est le comité basé à Toronto comme tel qui va faire des propositions d'activités et de visites sur place en lien avec des enjeux anthropologiques, des initiatives en cours localement qui sont d'intérêt pour les anthropologues tous azimuts, je dirais. Donc il y a un aspect très, très pratico-pratique dans l'organisation de ce colloque conjoint, c'est une priorité. Puis je dirais que le AAA influence la CASCA de ce point de vue-là, parce que c'est une priorité au sein de la CASCA, je disais d'entrée de jeu que l'anthropologie appliquée est considérée comme une sous-discipline. Nos collègues américains sont, je dirais peut-être encore davantage proactifs que les collègues canadiens peuvent l'être en ce qui concerne les retombées pratico-pratiques pour les citoyens, les concitoyens, les concitoyennes de leurs travaux. Donc, de ce point de vue-là, les débats qui vont avoir lieu vont être d'intérêt pour la discipline compte tenu qu'il y aura des débats entre anthropologues de différentes parties du monde qui vont se rencontrer. Mais aussi parce que le fait que les Américains se déplacent au Canada, viennent discuter d'enjeux au Canada, vont avoir l'occasion de visiter des initiatives en cours à Toronto, ça les confronte à d'autres façons de faire. La diversité torontoise, elle n'est pas la même que dans n'importe quelle autre grande ville américaine. Donc, ça va avoir des retombées aussi de ce point de vue-là. 

Monica [00:24:21] D'ailleurs ça soulève une question intéressante pourquoi est-ce qu'on fait un colloque conjoint à Toronto? 

Michelle [00:24:27] Ah bah ça, c'est une bonne question. Je ne suis pas certaine que je suis la meilleure personne pour y répondre dans la mesure où ça ne fait pas l'unanimité faire des grands colloques. Comme je disais, il y a des anthropologues canadiens, des collègues canadiens qui apprécient le côté confortable des plus petits colloques même si maintenant, la Société canadienne d'anthropologie se réunit au sein de la fédération canadienne puis que c'est déjà beaucoup plus populeux, je dirais, qu'à l'époque où la Société canadienne d'anthropologie s'organisait par elle-même pour faire ses colloques annuels. Ça ne se fait pas souvent, ce sont des colloques conjoints entre le AAA et la CASCA, c'est rare. Il y en a eu un à Vancouver il y a cinq ans, en 2019 si ma mémoire est bonne. Donc ça ne se fait pas à une fréquence autre qu'aux cinq ans. Donc c'est un événement rare. Et c'est sûr que quand on veut accueillir autant de gens, il faut aller dans les plus grandes que les petites villes. Donc Toronto est un lieu idéal de ce point de vue-là, puis il y a toutes sortes d'enjeux qui sont pris en considération. Les associations tiennent à se réunir partout en Amérique, dans l'Ouest, dans l'Est, au Nord, au Sud. Alors là, il y a comme un cycle qui est établi au sein des associations et en 2023, ça convenait très bien que le colloque ait lieu dans l'Est. Et que ce soit au Nord-Est, ben ça permet aussi de faire le colloque conjoint. 

Monica [00:26:11] Et je pense aussi un peu ce que tu disais tantôt que ça déstabilise. Au lieu de faire la même chose à tous les ans, comme on l'a toujours fait, d'une manière comme tu as dit on peut plus faire comme avant à cause de la pandémie. Donc déjà ça, ces conditions là, ça ouvre de nouvelles façons de faire. Et là, même si ce n'est pas toujours facile, on est confronté à nous-mêmes dans ce sens et à nos propres pratiques. Et donc c'est une remise en question ou une manière de voir, bon notre manière de produire du savoir anthropologique. Pas besoin de le faire nécessairement tout le temps de la même manière, on peut réfléchir autrement et le fait de ne pas être forcément confortable tout le temps, c'est peut-être nécessaire pour faire des transitions. 

Michelle [00:26:56] Et puis avouons aussi, disons-le haut et fort, nous avons aussi des colloques...des collègues qui sont, j'insiste sur le colloque, nous avons aussi des collègues qui pratiquent aux États-Unis qui sont très heureux de pouvoir sortir de leur zone de confort habituelle pour pouvoir peut-être aborder des enjeux qui sont plus difficiles à traiter publiquement, présentement dans le contexte sociopolitique américain. Donc, tout le travail qu'on se tape pour pouvoir arriver à faire un colloque conjoint qui va convenir à tout le monde, c'est d'intérêt pour plusieurs collègues américains qui vont pouvoir se libérer jusqu'à un certain point des circonstances qui font que publiquement, ça n'est pas toujours facile de traiter certains sujets. Encore pour revenir sur le même exemple, ne serait-ce que sur la transidentité, ce n'est pas si simple que cela que de parler de transidentité publiquement partout aux États-Unis. Donc, Toronto permet à certaines personnes de pouvoir dire haut et fort publiquement ce qu'ils ont à contribuer sur certains débats. Mais je trouve ça difficile de répondre correctement à ta question, dans la mesure où on ne peut pas non plus anticiper ce que les gens feront du colloque aussi mais ça permet ça. 

Monica [00:28:18] Oui, non tout à fait. C'est toujours la surprise. C'est ouvrir une boîte cadeau, c'est oh qu'est-ce que les gens ont proposé? Alors, j'ai deux autres questions : premièrement, notre public pour cette série de podcast est un public francophone qui provient de plusieurs disciplines universitaires pour commencer, mais aussi des fonctionnaires, des éducateurs, des gens qui travaillent dans plusieurs domaines. Pour le public francophone, ce colloque, ça représente quel intérêt? Qu'est-ce qu'on pourrait répondre? 

Michelle [00:28:55] Le colloque représente une opportunité pour les anthropologues de présenter leurs travaux en français. Personne n'est obligé de le faire, mais c'est possible de le faire. Donc c'est une opportunité. Pour le public plus large, plus particulièrement pour l'auditoire auquel on s'adresse ici, c'est une occasion d'entendre des anthropologues en français, dans la mesure où il va y avoir des traductions de certaines activités qui vont être disponibles et aussi il va y avoir la langue des signes qui va être disponible. Il s'agit de s'inscrire en fonction de ses besoins. Et donc c'est une opportunité pour les gens d'apprendre sur l'anthropologie actuelle, contemporaine, ce que les anthropologues font maintenant en français et puis il y a relativement peu d'occasions pour que ça se fasse en français. Et puis, ce n'est pas toujours facile de faire respecter le fait que ça doit se faire aussi en français. Et puis là, il faut voir comment les gens vont s'approprier cette opportunité-là. Mais il n'en reste pas moins que c'est une occasion pour faire une brèche justement dans cet édifice tellement bien cimenté, que la langue de la science c'est l'anglais actuellement, mondialement et qu'il y aurait un consensus très bien établi à ce sujet-là. C'est une occasion, autant pour les personnes qui viendront entendre ce que les anthropologues ont à dire, que ceux qui viendront présenter leurs travaux de le faire en français, tout en sachant qu'ils seront traduits en anglais. Donc, ils pourront diffuser aussi largement que possible, parce que ça peut valoir la peine de profiter du fait qu'il y aura beaucoup de gens, donc on voudra peut-être profiter de l'occasion pour pouvoir diffuser très largement son propos. Mais il y a aussi... Moi, j'ai été plutôt ravie, il y a eu comme une vigie linguistique qui s'est instaurée sur les réseaux sociaux quand on a commencé à diffuser l'information, parce que toute l'information pour le colloque est disponible en anglais et en français. Et puis, après un léger moment de désarroi, j'avoue que j'ai été plutôt ravie de l'instauration de cette vigie linguistique parce que les gens ont fait des commentaires sur la qualité du français qui était utilisé dans la traduction, ne serait-ce que cela. Bon, déjà, on a pu confirmer qu'il y avait des francophones et des francophiles qui lisaient le matériel offert en français, ce qui n'était pas rien et on avait peut-être pris pour acquis que les francophones et les francophiles étaient affiliés à la CASCA quand ce n'est pas nécessairement le cas, parce qu'il y a beaucoup de francophones et de francophiles au sein même de l'Association américaine. Donc, ces gens-là se sont comme un peu manifestés et on s'est rendu compte que nous avions raison. Il y a un auditoire francophone au sein de cette activité conjointe du AAA et de la CASCA. Il y a donc eu un signal de la part de cet auditoire qu'il y a une norme qui existe, qu'on ne transige pas en français si on ne le fait pas d'une façon qui convient au locutorat. Et ce locutorat nous a bien signalé qu'il fallait trouver les moyens techniques entre cette bonne volonté de diffuser en français et les enjeux très très techniques. Mais grâce à cette vigie linguistique qui s'est instaurée, finalement oui, on les a trouvés les outils techniques qui font qu'on peut corriger la traduction automatique. On est passé à une autre étape. Et ça, on aura beau dire, ce n'est pas rien. C'est assez important de démontrer que non, non, les moyens techniques existent pour que les gens se retrouvent dans leur propre langue, mais à un niveau de qualité qui convient. Parce que ce qu'on veut éviter, c'est que les activités deviennent multilingues mais que plus personne ne s'y retrouve. Donc ça, moi, ça m'a fait finalement chaud au cœur de voir que les maladresses initiales ont permis aux gens de se positionner. Puis c'est arrivé à un bon moment parce qu'on ne peut pas présumer de comment les gens vont s'approprier une possibilité de transiger en français. Donc j'espère qu'il y aura beaucoup de gens aussi qui vont vouloir entendre les anthropologues en français et qui nous dirons si ça valait la peine de le faire en français dans l'auditoire. 

Monica [00:33:30] Déjà, probablement ça démontre que c'est loin d'être purement symbolique, cette histoire. C'est un réseau, c'est un espace, c'est un public, c'est des gens qui sont investis dans la production du savoir anthropologique en français. Après, il faut utiliser la porte qui a été ouverte, mais aussi ça nous permet de nous découvrir entre nous et d'apprendre...tu sais, on ne savait pas que tel ou tel, où trouver nos collègues francophones et ça crée en soi aussi, ça élargit l'espace francophone de ce point de vue-là. Et puis j'oserais dire qu'une fois qu'on a démontré que ça peut marcher comme ça pour le français, qui sait qu'est-ce qu'on pourrait faire avec d'autres langues!

Michelle [00:34:18] Oui, oui, il faut toujours garder un esprit ouvert à ce sujet-là. Moi, je dirais aussi que j'ai été très soulagée que la présence du français dans l'anthropologie mondiale soit prise en charge par les collègues plus jeunes, que ça ne soit pas un débat finalement ringard d'une certaine génération d'anthropologues qui ont souhaité pouvoir continuer à travailler en français. Non, il y a un renouvellement intergénérationnel. Ça semble aussi être un enjeu qui est d'intérêt pour nos collègues juniors. Donc ça, c'est très rafraichissant aussi de voir que nous ne sommes pas des tatillonnes du français et que ne souhaitons absolument...nous ne sommes ni tatillons, ni obsédées, c'est notre langue de travail, c'est notre langue de réflexion. Et puis, bon moi j'ai transigé dans des cercles... nos collègues européens aussi sont très intéressés par ces questions-là, parce que... et spécifiquement au Québec, ça a toujours été une question importante parce qu'on pense à des questions différentes quand on travaille dans une langue ou dans l'autre. On les traite différemment, puis les priorités sur lesquelles on pourrait peut-être avoir une influence dans les débats publics sont différentes dépendamment de la langue par laquelle on accède à un sujet. Ça on l'a démontré à plusieurs reprises. Donc là au moins, d'avoir souhaité s'organiser pour que la présence du français à Toronto soit bien établie, ça nous permet de peut-être passer le flambeau aussi, de faire de la place aux plus jeunes collègues pour qui ça demeure une priorité aussi de pouvoir continuer à pratiquer en français. 

Monica [00:36:03] Et je dirais que, en fait, ce n'est pas nécessairement surtout au Québec, je dirais que c'est partout. Les enjeux sont pareils je dirais exactement pour moi qui travaille à Toronto et ça nous permet aussi de nous rejoindre à travers le pays, de ce point de là. 

Michelle [00:36:20] Tant mieux. 

Monica [00:36:21] Ma dernière question, c'est... bon je ne sais pas si... je ne veux pas te pousser, je sais que le programme n'est même pas fait encore parce que vous êtes toujours en train de recevoir les propositions. Mais est-ce que c'est possible de nous donner peut-être une petite idée de quelques événements ou des affaires intéressantes auxquelles on pourrait s'attendre en novembre? 

Michelle [00:36:50] C'est délicat de ma part. Là, je ne peux pas vous annoncer de grande... je n'ai pas de scoop. Mais dans la mesure où il y a comme un calendrier, c'est important de respecter le calendrier des annonces parce que justement, on souhaite que tout le monde soit informé en même temps des grands événements, etc. Mais le premier appel à contributions, celui qui est directement relié à la thématique, est complété. Donc on sait qu'il va y avoir plusieurs séances qui portent directement sur la thématique proposée dans toutes les sous-disciplines dont on a parlé tantôt. Donc, il va y avoir des anthropologues médicales, il va y avoir des anthropologues plus biologiques qui ont des choses à dire sur la transition. Il y aura bien évidemment des anthropologues socioculturels. Ça va être très diversifié, mais en lien avec la thématique. Donc, il faut porter attention à tout ce qui va être étiqueté. C'est malheureux comme terme, mais on les appelle des sections exécutives. Alors c'est un peu malheureux, mais c'est la formule qui est utilisée au sein du AAA. Donc il faut porter attention à ces séances-là pour ceux et celles qui sont interpellés par la thématique proposée dans le colloque. Et puis ensuite, il va y avoir les fameuses sessions. Chaque association et sous-section peut faire des propositions de sessions qu'on dit sur invitation. Donc ça, ce sont des sessions qui ne seront pas nécessairement sur la thématique comme telle, mais qui sont au sein de chacune des sections du AAA ou au sein de la CASCA, considérées comme des sessions particulièrement importantes, qui sont chères aux associations et aux sous-sections. Donc, tout ce qui sera session sur invitation, il faudra porter attention à ça. Mais sinon, bon, il y aura une présence canadienne dans le sens où ça sera des anthropologues canadiens, canadiennes qui seront mis à l'honneur dans les séances d'ouverture. Il y aura une représentation canadienne importante sur des enjeux qui sont présentement très importants pour tout le monde, sur des enjeux qui relient autant... dans lesquels les gens se rejoignent. Honnêtement, au Canada, toute la question de la réconciliation, toute la question de trouver une façon de transiger entre nous qui correspond bien aux priorités des uns et des autres, ça va être au cœur des activités d'ouverture, les grandes plénières, sans que ce soit la thématique comme telle du colloque. Dans une perspective transitionnelle, on fera l'état des lieux sur où en sommes-nous dans nos relations avec d'autres segments de population qui tiennent à s'inscrire dans les débats publics et comment fait-on pour y arriver.  Ça va être important dans les grandes activités. Il va y avoir une grande place pour ces débats-là, pour qu'on puisse se parler de comment on pourrait y arriver, qu'est-ce qu'on peut faire. Parce que oui, on prend acte de ce qui se fait, de ce qui a lieu, mais comment on fait pour passer à autre chose? 

Monica [00:40:36] Et donc le programme sera publié normalement quand? 

Michelle [00:40:39] En juillet, début juillet. Et pour l'instant, le calendrier est très bien respecté. Donc j'ai toutes les raisons de croire que tout devrait bien se passer en juillet. Les collègues vont recevoir leur notification puis nous, on se réunit au printemps pour faire justement l'horaire et puis essayer de s'assurer qu'il y a le moins de... parce que comme c'est un grand colloque, il y a quand même plusieurs séances qui ont lieu en même temps les unes que les autres. Donc on fait un travail assez important pour essayer de s'assurer qu'il n'y a pas trop de compétition entre des communications ou des séances qui sont complémentaires. 

Monica [00:41:22] Ça, c'est tout un art... la construction de programmes. 

Michelle [00:41:27] Mais le fait qu'on soit trois groupes, trois co-présidentes, ça a été un atout parce que justement, ça se gère... être trois plutôt qu'une seule personne pour organiser un colloque c'est important. Et je trouve que c'est à l'image justement de la nouvelle donne. Les co-présidences, ça fait beaucoup partie de nos modèles actuels de gestion de nos affaires institutionnelles. Je pense que ça, c'est un atout du colloque conjoint. 

Monica [00:41:55] Est-ce que c'est à la limite aussi un effet de la pandémie? Le fait d'avoir des équipes plutôt que des gens qui gèrent? 

Michelle [00:42:03] Peut-être, mais on pourrait aussi dire que c'est un effet de l'épuisement individuel. Il faut qu'on renouvelle nos façons de faire parce que les gens sont fatigués, ils sont à bout. C'est beaucoup moins stressant d'accepter une tâche en collaboration avec des collègues qui ont le même statut que soi, que de prendre la responsabilité entière d'un colloque d'une envergure comme celle qui va avoir lieu en novembre 2023 à Toronto. Puis j'avoue moi, que ça me fait un grand plaisir de collaborer avec une collègue que je connaissais bien, mais une autre que je ne connaissais pas personnellement, qui sont plus junior que moi et qui fait en sorte que mon propre réseau s'élargit. Donc, il y a un côté... je pense que ça fait partie aussi de la donne. Les normes sont en train de changer un peu, je pense à cet égard. Les partis politiques s'organisent comme ça. Je pense que c'est le fruit de nos efforts d'inclusion et de représentativité. Donc je pense qu'on peut s'en vanter un peu que le modèle, mais en toute honnêteté, pour l'instant, ça s'est fait pour s'assurer qu'il y ait une présidence du AAA et une présidence de la CASCA qui représente autant les francophones que les anglophones. 

Monica [00:43:21] Mais dans la mesure où on est déjà dans un format de collaboration, ça va de pair avec et c'est un bon modèle de leadership collectif. Alors les gens qui s'intéressent davantage peuvent googler le site web de la CASCA ou de l'Association américaine d'anthropologie. C'est assez évident, je pense, sur les sites web où trouver les informations. 

Michelle [00:43:53] À propos, sur le site de la CASCA, c'est sous l'onglet à propos du colloque ou colloque. Et ça sort très rapidement. Il faut juste s'assurer... le problème avec le site web de la CASCA, c'est que les premiers sites Web qui sortent, c'est la Société canadienne d'astronomie. Alors, il faut simplement s'assurer qu'on va bien sur le site de l'anthropologie. 

Monica [00:44:16] On veut bien avoir l'interdisciplinarité, la transdisciplinarité... qui sait peut-être on devrait avoir un colloque conjoint avec eux-autres la prochaine fois. 

Michelle [00:44:26] Peut-être. Mais sinon, et c'est la même chose pour ceux qui préfèrent passer par le site de l'Association américaine d'anthropologie, les liens sont assez rapidement disponibles en français. Il s'agit tout simplement de sélectionner la langue de notre choix sur le site du AAA. C'est aussi sous l'onglet des colloques à venir. 

Monica [00:44:50] Merci beaucoup Michelle Daveluy. Je sais qu'avec Sarah Shulist et Sameeena Mulla, vous avez beaucoup, beaucoup de travail à faire d'ici juillet. Mais ça sera super intéressant. J'ai très hâte de voir le programme. Et puis rendez-vous à Toronto du 15 au 19 novembre. 

Michelle [00:45:12] Merci à toi, merci à ceux et celles qui vont nous écouter. Et puis au plaisir effectivement de se retrouver à Toronto. 

Monica [00:45:21] À bientôt. 

Michelle [00:45:22] Au revoir. 

Joey [00:45:24] Vous avez aimé cet épisode? Faites-nous part de vos commentaires sur les réseaux sociaux ou par courriel à crefo.oise@utoronto.ca