Quoi de neuf ?

Entretien avec Yollande Dweme Pitta

June 17, 2021 Les cafés du CREFO Season 2 Episode 7
Quoi de neuf ?
Entretien avec Yollande Dweme Pitta
Show Notes Transcript

Dans cet épisode, Emmanuelle Le Pichon, directrice du CREFO, rencontre Yollande Dweme Pitta, doctorante à l'Université de Toronto


Joey [00:00:00] Dans cet épisode, Emmanuelle Le Pichon, directrice du CREFO, rencontre Yollande Dweme Pitta, doctorante à l'Université de Toronto. 

Yollande [00:00:08] Si on dit les trois clés, je vais dire les trois verbes, je vais dire informer, reconnaître et encadrer.

Joey [00:00:15] Bienvenue à Quoi de neuf? 

Emmanuelle [00:00:31] Bonjour à toutes et à tous, quelle joie de recevoir aujourd'hui Yollande Dweme Pitta. Yollande, tu es doctorante au département de justice sociale de la Faculté d'éducation de l'Université de Toronto, appelée Institut des études pédagogiques de l'Ontario, et nous nous sommes rencontrées et nous avons travaillé ensemble d'ailleurs ces derniers six mois au CREFO. Donc tu a obtenu ta maîtrise en service social à l'Université Laurentienne à Sudbury. Mais avant cela, tu arrivais de l'Université libre de Bruxelles, où tu as fait un Bachelor en sciences sociales, administration et gestion des entreprises, ce qui explique aussi le début de ta carrière où tu as travaillé dans le domaine social. Puis tu t'es spécialisée en développement économique et communautaire des entreprises et en éducation. Sur le plan professionnel, tu travailles pour le français en Ontario et au renforcement de l'employabilité, je vais le dire, notamment en éducation. Yollande, tu a occupé des postes clés au sein des conseils d'administration de plusieurs organismes importants. Tu étais la présidente d'un réseau de professionnels francophones dans les domaines de la santé et des services sociaux de l'Ontario. D'ailleurs, tu travailles en pratique privée, en tant que travailleuse sociale, psychothérapeute. Tu fais aujourd'hui partie du conseil d'administration d'une association dont le mandat est de prévenir les agressions faites aux enfants et de promouvoir un changement positif en offrant des programmes éducatifs destinés à l'ensemble des diverses écoles de l'Ontario. Merci Yollande d'avoir accepté mon invitation. 

Yollande [00:02:20] Merci de m'avoir invitée. Quel privilège !

Emmanuelle [00:02:23] Alors je dois dire, Yolande, que la base de ton travail, ce sont des approches fondées sur l'équité et l'éducation inclusive. Et c'est peut-être un peu... ça va peut être être un peu le fil rouge de notre discussion aujourd'hui. Alors, je sais... je viens de le dire tu es arrivée de la Belgique au Canada. Est ce que c'est là que tu as vécu ton enfance? Est ce que tu peux nous parler de ton propre parcours de mobilité? 

Yollande [00:02:54] Et oui, en effet, je suis née en Afrique, donc au centre, un pays, le RDC donc la République démocratique du Congo, et c'est là où j'ai grandi. Quand je suis arrivée, je suis devenu ado, alors mes parents m'ont envoyée pour continuer mes études en Belgique. Belgique, pourquoi? Parce que j'avais déjà des membres de la famille là-bas donc je suis resté en Belgique. C'est là où j'ai grandi et comme on dit, le cœur n'a pas de frontières. J'ai rencontré mon mari, disons à l'époque c'était mon fiancé et lui comme il voulait venir au Canada et j'ai fini par le suivre après, et c'est là où je suis ici. 

Emmanuelle [00:03:43] Et pourquoi il voulait venir au Canada? 

Yollande [00:03:45] C'est une bonne question en fait. Très bonne question qui n'a pas de réponse. Je pense qu'il voulait juste changer un peu l'environnement et c'est tombé que c'était le Canada. 

Emmanuelle [00:03:58] Et ça fait. Donc, ça fait combien d'années que tu vis au Canada maintenant?

Yollande [00:04:04] Ça va faire...depuis 97.

Emmanuelle [00:04:11] Presque 25 ans alors. Presqu'un quart de siècle et tu as des enfants, n'est ce pas? 

Yollande [00:04:19] Oui, on s'est marié, on a eu des enfants ici, 

Emmanuelle [00:04:23] Donc ils sont Canadiens. 

Yollande [00:04:26] Oui, Canadiens Belges.

Emmanuelle [00:04:28] Ils ont la double nationalité? 

Yollande [00:04:32] Oui. 

Emmanuelle [00:04:32] C'est intéressant. Alors, est ce que tu peux nous dire comment ton parcours scientifique a pu être influencé par ton propre parcours de vie? 

Yollande [00:04:46] Si je regarde mon parcours scientifique, c'est à dire que... quand j'ai fait les humanités, qu'on appelait là où je viens, c'était les humanités littéraires philosophiques. Donc j'ai fait du latin philo. Je suis passée à faire le travail social, sciences sociales et travail social, donc j'essaie un peu de bouger, de changer vers le travail social. Au départ, quand je suis arrivée, ce n'était pas vraiment le travail que je voulais faire. C'était comme... je voulais devenir soit diplomate. Donc je voulais aller vers la relation internationale. Et on m'a dit « Eh bien écoutez », c'est comme ça qu'on m'a informée, « pour travailler dans ce domaine là, il faut connaître beaucoup de langues ». Alors il fallait aller apprendre la langue. Je suis allée.. moi dans ma tête, c'était pour apprendre la langue et je suis allée faire la traduction et l'interprétariat en anglais, espagnol et français. Je n'ai pas aimé pourquoi? Parce que il fallait connaître la langue très bien pour faire la traduction et l'interprétariat, donc on m'avait mal guidée. Et là, j'ai commencé à réfléchir et je me suis rendu compte que j'aimais vraiment être en contact avec les gens. Et en étant immigrant, le fait déjà de rencontrer certains défis, surtout au niveau de l'information, ça m'avait déjà mal guidée. Donc, pourquoi pas faire quelque chose où je serais en relation avec les gens. D'où est venue l'idée justement, du travail social. Donc ça a été influencé par le parcours que j'ai en tant que moi même immigrante. Et comment appuyer, aider, informer les autres. C'est à peu près comment ça a été influencé. 

Emmanuelle [00:06:35] C'est intéressant..alors ce n'est pas, je crois que ce n'est pas la seule influence parce que tu as commencé par étudier les bouleversements vécus au sein de la structure familiale et notamment la renégociation de la place de l'homme au sein de la famille. Alors est-ce que tu peux nous expliquer un peu pourquoi. 

Yollande [00:06:59] Oui, ça, c'est venu du fait que j'ai longtemps travaillé avec la communauté, comme je l'ai dit et en travaillant avec la communauté, j'ai travaillé aussi avec les femmes. Et ce que j'avais remarqué c'est que les femmes se plaignaient beaucoup en disant que, surtout les femmes mariées, dès qu'ils arrivent à l'étranger, les hommes avaient un problème. Soit ils ne s'entendaient plus bien, les hommes étaient frustrés. Il y avait beaucoup de conflits au niveau familial et il y en a d'autres qui se retrouvaient dans des maisons de femmes battues, il y en a d'autres... il y avait des divorces, donc ils se plaignaient beaucoup de leur mari. Et quand j'ai réfléchi, je me suis rendu compte qu'il y a beaucoup de ressources sur les femmes. Des protections, mais ceux qu'on appelle...disons ceux qui avaient des sérieux problèmes selon les femmes, c'étaient les hommes, eux n'avaient pas de ressources. Alors je me suis dit on les condamne, on crie dessus. Mais pourquoi ne pas discuter avec eux pour voir comment ce changement? Qu'est ce qui se passe? Pourquoi ils ont changé? Et pourquoi ils rencontrent des...quels sont les défis qu'ils rencontrent? C'est à ce moment là que j'ai fait cette recherche justement... approcher les hommes, les pères venant de l'Afrique subsaharienne, justement pour voir quels sont les défis qu'ils ont rencontrés et qu'est ce qui, qu'est ce qu'on peut faire pour les aider? 

Emmanuelle [00:08:28] Est ce qu'ils ont été réceptifs à ta demande, parce que toi, tu es une femme? 

Yollande [00:08:34] Oui, au début...pas vraiment. Certains, non. Je me rappelle que je me suis retrouvée dans un... à une rencontre il y avait que des hommes, j'étais la seule femme et on m'a présentée. J'avais un regard qui a failli me faire fuir, tellement que...ils se sont dits...avec l'expérience qu'ils ont eue, c'est que les associations qui encadrent les femmes imposent les femmes leur façon de voir pour divorcer. Donc toute personne qui venait, c'était un peu comme l'enemi.  

Yollande [00:09:14] Et quand on m'a présentée au début, le regard n'était pas assez bien. Donc, j'ai dû me présenter en disant « Bien écoutez moi, je viens justement, vous dites que on vous comprend pas...moi, je viens faire la recherche justement pour présenter comment.. quels sont les défis que vous rencontrez et pourquoi il y a du changement. Et c'est à ce moment là que tout le monde était devenu très gentil. Jamais, vraiment... 

Emmanuelle [00:09:40] C'est amusant parce qu'en fait, tu t'es posée un petit peu en médiatrice on va dire, avec cette connaissance que tu as de cette culture d'où ils viennent. Et puis, en même temps, cette expérience de migration que tu as vécue, non seulement toi même, mais dans ton couple. Et puis, avec ta famille naissante.

Yollande [00:10:01] Exactement. Donc, j'avais...je faisais une recherche où certaines choses ressemblaient un peu à ce que j'ai vécu. Pas tous, mais certains, donc il y a des fois ça passait beaucoup plus facilement parce qu'ils avaient confiance en moi, mais c'est arrivé que comme j'avais aussi, du côté éthique, signé des papiers comme quoi on garde la confidentialité parce que ça jouait, j'ai rencontré quelqu'un qui me dit ce que je vous dis madame, je ne pourrais pas le dire à une autre dame africaine parce que mon moi, mon ego d'homme n'aura plus... parce que je ne peux pas dire que j'ai fait une dépression...ça, c'est la honte, ça. Donc c'était quelque chose où ils avaient confiance parce qu'ils savaient qu'il y avait l'éthique là dedans, mais aussi pour eux c'était une façon de parler à quelqu'un et quelqu'un qui est une femme, c'est comme si ils parlaient à leur femme à travers moi aussi pour dire que je souffre, je souffre...écoute moi, ce n'est pas parce que je me comporte comme ça. 

Emmanuelle [00:11:08] Alors c'est..je trouve ça absolument fascinant. Donc tu es arrivée en disant, finalement, ce mal être n'a pas besoin de se...de s'exprimer, de se terminer mal, c'est à dire dans le déchirement de la cellule familiale, etc. On peut faire autre chose. Alors, qu'est ce que tu as proposé ou est ce que tu n'as pas encore ou est-ce que tu vas proposer? 

Yollande [00:11:34] Alors cette étude avait été...était déjà terminée. La position ne venait pas directement de moi.... ça venait d'eux... essayer de réfléchir ensemble avec eux pour dire qu'est ce qu'on peut faire? Parce que, à la fin, ils se sont rendu compte que ils n'avaient pas toujours raison. Il fallait justement renégocier parce qu'ils avaient perdu leurs privilèges. En fait, l'idée, c'était à la fin, c'est que le changement, c'était à cause de la perte de leurs privilèges. Moi je suis le père, quand je viens, tout le monde demande mon service et ici on me demande pas...on me demande de faire des choses. Or, c'est moi qui..alors cette perte ça rend un peu frusté. Durant, les gens sont devenus frustrés et c'est ça. Donc une idée, c'était la proposition...c'est que de faire des rencontres avec d'autres hommes, d'autres cultures, essayer de partager l'expérience. Et puis être informé de la manière dont les hommes vivent ici. 

Emmanuelle [00:12:41] D'accord. Très intéressant. Donc encore cette perspective de médiation. Alors, comment est ce que ce travail t'a-t-il amené à...au sujet qui je crois est le cœur de ta thèse qui est un sujet brûlant et vraiment polémique, qui est celui des enseignants formés à l'étranger et de leur insertion sur le marché du travail au Canada dans le contexte francophone minoritaire? Comment on passe de l'un à l'autre, explique moi? 

Yollande [00:13:14] Effectivement. En fait, c'est l'idée même de sujet de la thèse vient de là parce que quand j'ai discuté avec ces hommes, ils avaient beaucoup de défis qu'ils rencontraient. Mais à un des défis qui étaient vraiment majeurs, c'était au niveau de l'insertion socio professionnelle. Et pour justement s'insérer professionnellement, ils devaient trouver du travail, etc. Et c'est ça où il y avait....à l'époque, quand j'avais fait ce travail, il y avait...les gens avaient beaucoup, ont embauché..on parlait de la formation en éducation. Il y en a beaucoup justement, pour s'insérer professionnellement, vu qu'ils avaient des défis dans la langue et c'était la langue qu'ils maîtrisaient le mieux...et il dit eh bien écouter, on va dans l'enseignement et parmi ceux là, ils avaient pas trouvé du travail et c'était des gens, soit ils travaillaient comme assistants ou bien à midi, donc c'était aussi un défi pour eux. Alors je me suis dit....quand je regarde les informations, on parle justement de pénurie au niveau des écoles... 

Emmanuelle [00:14:23] les enseignants 

Yollande [00:14:23] exactement...et maintenant, comment ça se fait que les parents, les pères que j'ai discuté avec ils ont des diplômes, mais ils peuvent pas travailler. Alors je me suis dit Bah, je vais aussi m'embarquer là dedans, voir qu'est ce qui arrive. Au départ, l'idée, c'était voir avec les hommes. Mais en lisant, je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas que d'hommes. Il y avait aussi des femmes qui avaient la même...qui rencontraient les mêmes défis. C'est là où l'idée est venue pour la thèse. 

Emmanuelle [00:14:53] Et ben dis-donc...alors...moi, je voudrais savoir, je pense que les auditeurs aussi, qu'est ce que ta thèse nous révèle donc? D'abord, peut être qu'on va commencer par les participants. Qui sont les participants à ta recherche parce que j'ai aussi entendu que tu parlais..tu travaillais pas seulement avec les personnes, mais aussi avec les communautés...donc est-ce que tu peux nous en parler? 

Yollande [00:15:18] Oui, en fait les participants à la thèse, c'était les professionnels qui sont... qui ont été formés à l'étranger dans un autre domaine que l'enseignement. C'est vraiment ça... ceux qui sont venus ici et puis ils ont changé de carrière. Ils ont dit...

Emmanuelle [00:15:34] par exemple un ingénieur ou

Yollande [00:15:36]  exactement un médecin qui est devenu enseignant et c'est vraiment ça. Mais à l'intérieur, je voulais quand même voir...est-ce ce qu'ils rencontrent les mêmes défis avec les professionnels, disons les enseignants formés à l'étranger. Donc, j'ai ajouté quelques échantillons... échantillonnage, donc un petit à l'intérieur duquel on retrouvera quelques personnes qui ont été des enseignants formés à l'étranger, mais la majorité étaient des...des professionnels formés à l'étranger qui n'ont jamais travaillé dans l'enseignement. Ça c'est la première partie. La deuxième partie, vu que dans la thèse, je regarde pas simplement leur parcours, mais je regarde aussi comment ils vivent leur identité francophone, mais aussi la réalité quand ils sont au sein des écoles. Et c'est là où je suis allée travailler pour voir un peu la notion de la communauté de pratique. Et cette communauté de pratiques que j'ai travaillé... c'était...il y en avait plusieurs, mais c'était très difficile. Donc je suis allée voir une communauté de pratique qui travaille avec les professionnels venant de l'Afrique subsaharienne et puis Afrique en général, et c'est avec eux, donc c'était, c'est une association, donc...

Emmanuelle [00:16:59] c'est ça donc... ce que tu appelles communautés de pratique, ce sont des associations peut être communautaires, qui regroupent des gens venant de la même origine? Ou... 

Yollande [00:17:10] Pas vraiment... En fait, quand on dit communautés de pratique, ça peut être deux, trois, quatre personnes qui se réunissent juste pour discuter un sujet, pour leur apporter plus de connaissances. Ça peut être aussi être un organisme. Alors dans mon cas, j'ai travaillé avec un organisme communautaire qui travaille pour aider les enseignants, qui viennent de débuter, ou bien des enseignants, mais d'origine immigrante. Et c'est là où j'ai eu l'organisme et j'ai eu aussi des personnes. 

Emmanuelle [00:17:41] D'accord. Alors, maintenant, la question... la question à 10 000 dollars. Quels sont les principaux obstacles que ces enseignants rencontrent? 

Yollande [00:17:55] Alors, quand j'ai parlé avec eux, avec tous les enseignants, les principes...comment on dit.. les obstacles vraiment qu'ils rencontrent, c'est premièrement au niveau linguistique... parce que ce sont des francophones. 

Emmanuelle [00:18:12] Et alors, ils vont travailler dans le milieu francophone. Quel est le problème? 

Yollande [00:18:15] Non. Au départ, ils ne savent pas. Quand ils arrivent, ils rencontrent d'abord et souvent c'est à ce moment là qu'ils vont s'orienter vers les francophones. Mais quand ils arrivent vers les francophones, il y a des fois, ils ont des obstacles parce que là, on parle de l'accent maintenant. L'accent n'est pas le même accent qu'on parle ici... ici, c'est beaucoup plus l'accent franco-ontarien, québécois, donc eux ils viennent de différents pays, donc chacun a son accent et ça devient aussi un petit problème. 

Emmanuelle [00:18:48] Et comment ils en parlent alors de ce problème, comment est ce qu'ils se sont aperçus...comment est ce qu'il.. est-ce qu'ils se sentent discriminés? Ou est ce que c'est dit de manière plus ouverte? 

Yollande [00:19:00] Oui, parce que j'ai rencontré, par exemple, parmi les participants, une dame qui me dit. Il y a un parent qui vient et dit « Écoutez, mon... ma femme a dit qu'elle ne comprend pas quand vous lui parlez, alors on ne sait pas comment ça se passe avec les enfants ». Alors là, c'était quelque chose un peu choquant pour la personne et dit je donne cours donc si je comprends pas comment les enfants vont me comprendre. Donc c'est vraiment des pics, comme on peut dire, 

Emmanuelle [00:19:37] et ça, c'est vraiment une pique assassine... 

Yollande [00:19:41] Il y en a d'autres qui ont reçu ça au niveau linguistique et c'est ça qu'ils disent « écoutez, je parle la langue, mais je n'ai pas l'accent et c'est là où ça devient un problème ». Ça, c'est un autre... l'autre, c'est la non-reconnaissance de leurs acquis. Ouais, ça, c'est très important parce que même ceux qui étaient des enseignants ou ceux qui n'étaient pas...surtout quand on devient enseignant, alors il y a des fois, ils doivent attendre et c'est ce qui fait même qu'ils doivent passer des examens et doivent suivre une formation. Et c'est ça qui a fait qu'il y en a d'autres qui ont changé. Il y en a d'autres qui étaient fatigués, etc. Il y a aussi.... 

Emmanuelle [00:20:28] Donc une procédure administrative très lourde... 

Yollande [00:20:31] Très lourde, très compliquée. Il y a des fois, c'est fatiguant, etc. Alors il y a aussi la difficulté d'obtenir justement de l'emploi pour ceux qui suivent la formation. Maintenant, quand ils suivent cette formation après, soit on n'arrive pas à les embaucher, j'ai trouvé parmi les gens que j'ai interviewés quelqu'un qui avait beaucoup plus d'expérience que tout le monde depuis qu'il est venu ici..c'était, il avait un an d'expérience. On l'a jamais embauché. Il faisait que des remplacements et des remplacements. Donc, ils ont, ils ont rencontré ces difficultés et aussi au niveau de la technologie. Ça, c'est souvent très difficile, surtout quand ceux qui viennent de pays où la technologie n'était pas aussi développée, ou bien ils ne sont pas vraiment impliqués. C'était encore l'époque du tableau noir où on écrit avec un genre de craie. 

Emmanuelle [00:21:29] Elle est pas si lointaine que ça. 

Yollande [00:21:32] Oui, mais maintenant...

Yollande [00:21:35] Oui, mais dans plusieurs classes maintenant, c'est le tableau numérique. 

Emmanuelle [00:21:42] C'est vrai mais c'est très récent, en fait, parce que moi, je suis souviens en 2010 en Hollande, c'était des tableaux noirs. 

Yollande [00:21:48] Oui, mais maintenant, non simplement ça, mais ça peut aussi faire la recherche à l'internet. Il faut aller Facebook...fait ses champs de et j'ai rencontré plusieurs. Il y avait un qui était assez étonnant parce que il ne savait pas que quand on écrivait quelque chose par Internet, on pouvait le sauver. Dans sa tête, c'était comme la machine à écrire ou quand on termine, on reprend. Il était tout le temps en retard dans ses...dans ses travaux, parce que quand il écrivait, il fait la, il fait la photocopie, il copie, il recommence encore parce qu'il ne savait pas comment retenir donc c'était... Il y avait beaucoup de difficultés. 

Emmanuelle [00:22:31] Donc c'est intéressant de t'écouter parce que je me dis dans les obstacles que tu as mentionnés, si je ne me trompe pas tu en as mentionnés quatre, je pense que le plus difficile à adresser, c'est celui de l'accent où là il faut travailler sur les idéologies linguistiques, et on sait, moi, je ne fais que ça et c'est quand même très, très lourd à discuter. Ces perceptions, c'est quand même des perceptions qui sont ancrées très profondément en plus des sentiments nationalistes, etc. Mais par contre, ce sont des problèmes, par exemple de formation, etc. Ça, c'est des choses qui sont facilement... voilà on peut facilement y remédier, n'est ce pas? 

Yollande [00:23:18] Oui, oui et non. Dans l'échange, je dis oui parce qu'il faut voir. Quand on fait la formation, on programme la formation. On pense en même temps à la population cible. Si ma formation, je sais que la population cible a une base à partir d'un certain et est-ce que je vais préparer ma formation de la même façon, peut être pas. La culture même ça aussi, c'est un autre défi. La culture pédagogique, comment on donne cours. Il y en a d'autres qui viennent des endroits où on doit punir l'élève, quand il répond pas bien, on le met au coin, on donne une... ici ce n'est pas la même chose là, la mentalité que l'enseignant est au milieu. Les élèves doivent écouter. Ici, c'est l'élève qui est au milieu, l'enseignant doit l'aider. Donc ça c'est aussi des choses ou à travers la formation, exactement, on tient pas compte. On pense comme si c'est tout le monde le sait. Ce sont des choses vraiment à incorporer dans les formations. 

Emmanuelle [00:24:21] Et puis toutes ces questions de rétroaction aussi d'évaluations. Le fait qu'on soit continuellement évalué par nos étudiants, par nos pairs, par les collègues, etc. Voilà cette capacité à recevoir la rétroaction. Est ce que tu as eu des remarques par rapport à ça ou pas du tout? 

Yollande [00:24:39] Oui, j'ai eu des remarques par rapport à ça. Pourquoi? Parce que pour quelqu'un qui est au centre, je suis l'enseignant, je suis au centre. C'est moi qui donne l'évaluation, qui met des zéros, je souligne. Maintenant c'est moi qu'on doit évaluer. Au départ ça fait un peu bizarre. Et puis non simplement la mentalité que l'élève va me dire ce qu'il pense. Oui, et souvent, il y en a d'autres qui n'ont pas cette habitude. C'était...on regarde même pas dans les yeux. L'élève est très poli, quand l'enseignant entre tout le monde se lève. Ici, on fait même pas attention. Si on était rentré, on vous remarque même pas c'est vous qui dites « Eh, il est temps maintenant ». Donc tout ça, ce sont des choses qui...ce sont des chocs un peu pour certains. Exactement. 

Emmanuelle [00:25:35] Donc là, en fait, j'entends parler de culture pédagogique, c'est sûr, mais aussi de culture institutionnelle. Donc, tout...la fonction en fait de l'enseignant, mais aussi l'organisation, on va dire de l'éducation autour de cette institution. C'est très intéressant. Là, on a parlé...attends, comment je vais pouvoir te poser cette question. Peut-être que plus simple...la manière la plus neutre de poser la question, c'est te demander d'après toi, qu'est ce qu'il faut pour plus d'équité et d'inclusion en milieu scolaire francophone? Quelles sont les clés? Parce que là où on a dans la discussion avec toi, on a identifié certains défis du côté de la population arrivante. On a identifié certains défis du côté de celle qui habite déjà ici, par exemple dans la perception des accents. Alors maintenant, quelles sont les clés pour plus d'équité et d'inclusion? Voilà, c'est peut-être une question difficile à répondre, mais en tout cas peut être des pistes. 

Yollande [00:26:50] Pour l'équité, je veux dire, et l'inclusion au sein de l'école, je veux dire, il faut tenir compte de trois... disons trois personnes. D'abord l'élève, l'enseignant, et puis la famille, disons les parents. Pourquoi? Parce que si on regarde beaucoup...rencontrent des défis, parce que ils n'ont pas eu de l'information. Ou bien ils ont eu la moitié de l'information ou pas complètement, etc. Dont ils sont mal informés, que ce soit l'enseignant qu'on a dit, que ce soit les parents. Comment je dois m'impliquer? Parce que dans d'autres cultures, la responsabilité, on le donne à l'enseignant. Les parents, moi j'ai pas...vous, vous êtes responsable donc je vous donne la responsabilité. Maintenant, comment cette équipe, pour qu'il y ait l'équité et l'inclusion il faut que les 3, si l'on peut dire, ce système, ces 3 ensemble se trouvent ensemble. Au niveau de... non simplement l'information, mais la reconnaissance... reconnaître. Quand on reconnaît, non simplement on reconnaît mon expérience, mais beaucoup d'immigrants et des enseignants immigrants, ils ont l'impression qu'on ne tient pas compte de leurs connaissances. C'est à dire que tout le bagage qu'ils ont eu, c'est comme si c'est nul. Or, en discutant et en regardant comment ils enseignent, ils ont un bagage. 

Emmanuelle [00:28:22] C'est un peu vrai parce que si on regarde par exemple le programme, le programme est très ethno centré en fait. Il suffit de regarder le programme d'histoire ici et c'est sur l'histoire du Canada. Donc oui, c'est un peu vrai. 

Yollande [00:28:38] Et ensuite, l'encadrement. Moi, je trouve que c'est très, très important l'encadrement. Non, simplement que ça soit au niveau des élèves, des parents, mais des enseignants aussi. Si on dit les 3 clés, je vais dire les 3 verbes, je vais dire informer, reconnaitre et encadrer. 

Emmanuelle [00:29:02] C'est magnifique. Informer, reconnaitre, encadrer. Ha ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Est-ce que tu crois que à partir de ces trois mots, moi j'ai l'impression que en fait ce que tu proposes c'est un parcours de formation pédagogique pour ces enseignants venus d'ailleurs, mais pas simplement. Peut être aussi pour les écoles qui les accueillent. Et puis pour ces familles qui intègrent un système dans lequel ces enseignants ont leur place..C'est toute la problématique de ce dont on parle actuellement quand on parle d'approche inclusive du personnel en éducation. Ce que t'as envie de dire? 

Yollande [00:29:46] Oui, effectivement, oui, effectivement. Pourquoi? Parce que quand on parle de l'inclusivité, l'équité moi, l'image que je donne dans l'équité, c'est que on sert chacun selon le besoin. Et souvent, quand je parle de l'équité, l'image que je donne, c'est que nous sommes à deux. Nous voulons regarder un match de football de l'autre côté, il y a un mur, il y a l'autre qui a un mètre cinquante, l'autre à deux mètres et on nous donne de tabourets, en va du donner celui qui est plus grand. On lui donne un petit tabouret et moi, je suis plus petit. On me donne un grand tabouret comme ça. Nous deux, nous pourrons regarder. Moi, c'est vraiment ça. Donner l'encadrement et tout ça doit être équilibré selon le besoin de chacun. Mais ça ne doit pas être simplement informé. On informe pas simplement les gens qui viennent, mais les gens qui les reçoivent aussi. Parce que je dois savoir qui vient pour que je puisse l'accepter aussi. Si je suis ouverte en disant peu importe, l'accent peu importe la physionomie de la personne, ce qui est plus important, c'est qu'il y a à l'intérieur. Ça serait super. Peut être le regard que j'aurais vis à vis de la personne serait différent. 

Emmanuelle [00:31:01] Alors tu parles de regard, moi j'aime beaucoup ça. Alors moi, je voudrais te demander maintenant quel regard est ce que tu portes, toi, sur la francophonie en Ontario aujourd'hui pour les nouveaux arrivants? 

Yollande [00:31:16] Très bonne question. Très belle question. Le regard et je peux avoir...j'ai 2 côtés vu que j'ai travaillé avec la communauté francophone pendant beaucoup de temps, il y a un regard où on peut pas. Je ne veux pas généraliser parce que le regard est que, il y a ceux qui acceptent facilement l'inconnu ou l'étranger. Il y en a d'autres qui se méfient. Donc, au niveau de la francophonie, on voit tout ça. Celui qui se méfie de l'autre, il va beaucoup plus favoriser celui qui lui ressemble. Et celui qui ne se méfie pas, il aimerait bien. Or, si on regarde la francophonie, surtout au niveau de l'Ontario est diversifiée. Si on veut avoir la force de la francophonie, il faut prendre tout ce qui est différent et le mettre ensemble. C'est ça qui va faire la richesse et c'est souvent ça que y a des fois on oublie, c'est-à-dire que..on veut que vous veniez pour agrandir le chiffre, mais quand il s'agit de l'entraide, mettez vous de temps en temps de côté. 

Emmanuelle [00:32:30] Ha ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! J'aime ça. Alors on a parlé de ce regard sur la francophonie. Maintenant, tu as aussi élevé tes enfants, je crois dans les écoles francophones, n'est ce pas?

Yollande [00:32:44] Oui. 

Emmanuelle [00:32:44] Alors quel est ton regard de mère sur cette éducation? 

Yollande [00:32:49] En fait, j'aime beaucoup l'éducation. Franchement, l'école francophone dans les écoles francophones, ça dépend. Je ne peux pas dire en général, mais ça dépend. J'ai eu des écoles où j'ai vraiment pas du tout aimé leur façon parce qu'ils n'étaient pas inclusive. Mais j'ai eu des écoles où vraiment c'était inclusif, il y a l'équité. Ce que j'aime dans ces écoles, c'est vraiment le fait qu'on prend l'enfant au met au milieu et l'enseignant, la direction, le personnel veut aider l'enfant. On prend l'enfant comme il est unique, on le généralise pas. C'est ça que je trouve très intéressant au niveau de l'éducation francophone. Mais néanmoins, la chose que je pense que ça manque un peu, c'est...non simplement bien encadrer l'enfant, mais lui apprendre aussi, c'est quoi ses devoirs? Les enfants sont très gâtés, on les aime, on les encadre, mais ça devient comme si c'est...c'est normal, mais j'oublie qu'ils ont aussi des devoirs en tant que êtres humains dans la société, que ce soit au niveau de l'école, que ça soit au niveau de la maison, que ce soit soit au niveau de la communauté en général. Et c'est ça que moi, je pense qu'ils doivent mettre plus l'emphase. 

Emmanuelle [00:34:11] C'est magnifique. Est ce que tu penses que c'est quelque chose que nos écoles pourraient apprendre justement de ces regards venus d'ailleurs? Cette éducation à la citoyenneté, on en parle tellement à l'heure actuelle, de remettre au coeur l'éducation à la citoyenneté. Probablement un sujet d'ailleurs, qui est devenu brûlant du fait de la diversité grandissante et puis de la mouvance aussi de nos écoles. 

Yollande [00:34:40] Effectivement, moi, je vais dire une chose, c'est que... la mobilité que j'ai eu et mon mari entre autres, m'a permis d'avoir une éducation diversifiée. Partout là où on est passé, on a appris ce qui était bien. On a laissé ce qui n'était pas bon. Et à chaque fois pour nous, ce qui a fait l'éducation de nos enfants. Et je pense que si on essaye de voir chaque parent, on peut avoir une... Le civisme, c'est général, mais si chaque parent aussi parce que l'éducation, ce n'est pas seulement l'école. L'école, c'est beaucoup plus l'instruction. L'éducation, c'est vraiment la vie dans la communauté ainsi que à la maison. Si chaque parent pouvait essayer de voir ce qui est bien pour ses enfants, pour que demain ils soient...on les appelle des citoyens responsables. Je pense qu'ils doivent, is devaient regarder ce qui est bon à prendre et à laisser, ce qui n'est pas bon. 

Emmanuelle [00:35:43] C'est plein de sagesse. Alors j'avais envie de te demander quelles sont les personnes qui t'ont le plus marquée dans ton parcours, soit de vie, soit ton parcours scientifique. 

Yollande [00:35:58] Dans mon parcours de vie, c'est vraiment mes parents. C'est à dire que les valeurs qu'ils m'ont inculquées. Donc en grandissant, mes parents m'ont appris une chose, c'est que il faut toujours respecter les gens. Il ne faut..il n'y a pas de petites ou de grandes personnes. Tout le monde est un être humain. Il faut vraiment respecter, il faut être humble et surtout, il faut beaucoup écouter. Je sais que je parle un peu, beaucoup, mais je... 

Emmanuelle [00:36:30] Non mais c'est vrai parce que ce que tu dis, le respect, l'écoute, tout ça, ce sont des valeurs qui sont attachées, par exemple, à la compétence interculturelle. Donc c'est très beau. Est ce que tes parents sont toujours en RDC? 

Yollande [00:36:45] Non, ils sont décédés, oui. Ils sont plus là. Donc, c'est vraiment ce que je garde de mes parents. Ça, c'est du côté personnel. Mais maintenant, du côté professionnel. Vous serez étonné. J'ai étudié dans plusieurs universités, etc. Ce sont des professeurs que j'ai rencontrés. J'ai eu plusieurs professeurs quand on dit les gens qui m'ont marqué négativement aussi, j'en ai eu, mais je ne parlerai pas d'eux ..je parlerai plus de ceux qui m'ont marqué vraiment positivement. Et vous serez étonné..ce sont le personnel de l'Université de Toronto.

Emmanuelle [00:37:31] Oh, ça fait toujours plaisir d'entendre ça. 

Yollande [00:37:35] J'ai rencontré des personnes jusqu'à présent qui m'aident dans mon travail, mais ils me regardent pas comme l'étudiante qui apprend. On me respecte en tant que personne. J'ai une qui est formidable, il y a un autre que je.. qui m'a aidée, qui m'a aidée à aller faire partie d'un comité de la mise en place d'une université. C'est quelque chose que je ne pourrai jamais oublier. 

Emmanuelle [00:38:04] C'est ça tu as fait partie du comité de mise en place de l'Université de l'Ontario français ? 

Yollande [00:38:08] Voilà, je croyais même pas imaginer qu'on allait me proposer. Il y en a une.. que j'ai travaillé et m'a donné cette opportunité de travailler à un rapport sur la mise en place...disons le changement, même l'actualisation, si je peux dire, d'un programme. La façon dont elle m'a traitée, c'était comme si j'étais une chercheure aussi déjà. Non, donc ce sont des gens qui m'ont marqué. Je travaille avec une équipe formidable, j'ai travaillé avec des profs, mais franchement, je le dis toujours que... je n'ai jamais rencontré ces genres de professeurs, ce sont des gens qui ont beaucoup de connaissances. Ils m'aident dans ma thèse, mais elles m'écoutent...donc je citerai pas leur nom, mais quand..s'ils entendent ils comprendront de qui il s'agit. Ce sont des gens que partout là où je passe, je dis toujours j'ai jamais rencontré des gens aussi humbles et aussi formidables, 

Emmanuelle [00:39:18] Mais je pense que ce sont des gens qui ont beaucoup de chance de t'avoir auprès d'eux et je parle en connaissance de cause. Alors, après ce très gentil message, Yollande, quand est ce qu'on va pouvoir lire ta thèse, parce qu'on attend ça avec impatience! 

Yollande [00:39:37] Wow! Je pense c'est bientôt... pour l'instant c'est la révision. J'ai fini de compiler. Maintenant, c'est le comité qui est en train de lire ou faire des....des remarques pour voir si ça passe ou il faut modifier, etc. 

Emmanuelle [00:39:55] D'accord, donc, on peut déjà réserver à l'automne son ticket pour ta conférence au CREFO, n'est-ce pas? 

Yollande [00:40:05] Mon dieu, je tremble quand j'entends ça je tremble déjà.  

Emmanuelle [00:40:08] Qui se fait traditionnellement après la défense de la thèse à l'Université de Toronto. Alors dernière des dernières. Si tu pouvais rêver d'un système éducatif idéal, à quoi est-ce qu'il ressemblerait? 

Yollande [00:40:26] C'est une question à 10 dollars. Je pense que... Si je résume un peu tout ce que je viens de dire...d'abord, un système qui est inclusif, où on vit l'équité, mais on est à l'écoute, l'écoute des élèves, à l'appui des élèves, à l'écoute des parents, et à l'encadrement de professeurs, mais aussi le fait d'appuyer et surtout instruire les enfants sur leur rôle en tant que élèves, mais également les devoirs, pas simplement les droits, mais les devoirs. Moi, je trouve que ça serait quelque chose de formidable où on pourra...vivre avec les les citoyens responsables. Nos enfants seront des citoyens responsables du futur. 

Emmanuelle [00:41:23] Je crois vraiment que ça va arriver et j'ai vraiment confiance quand je vois comment toutes ces recherches et ces avancées se développent et je rêve... j'ai le même rêve que toi je crois Yollande. 

Yollande [00:41:38] Super! Alors... 

Emmanuelle [00:41:40] Je te remercie. 

Yollande [00:41:42] Merci. En tout cas, 

Emmanuelle [00:41:44] Merci beaucoup pour cet entretien. Et alors...bonne chance pour la fin du marathon. 

Yollande [00:41:50] Merci beaucoup. En tout cas, ce fut un grand plaisir et surtout un honneur pour moi de participer aussi 

Emmanuelle [00:41:57] Et bien pour nous aussi. Et au plaisir!

Joey [00:42:05] Vous avez aimé cet épisode? Faites nous part de vos commentaires sur les réseaux sociaux ou par courriel à crefo.oise@utoronto.ca.